21/10/2020

Selon une enquête Ifop pour le magazine "Le Pèlerin", la crise sanitaire a plutôt provoqué un repli et un éloignement des seniors du terrain associatif.

Illustration : Le monde d'après

Protection de l'environnement, solidarité envers les plus démunis, soutien scolaire, vie politique municipale... Tous ces terrains d'engagement local et solidaire ont été mis en avant pour construire "le monde d'après" qui succédera à la crise du coronavirus. Mais les Français s'y sont-ils investis plus qu'avant ? Non, répond une enquête de l'Ifop pour Le Pèlerin, publiée jeudi 15 octobre en partenariat avec franceinfo. Selon les résultats de ce sondage, l'épidémie a plutôt provoqué un repli.

Dans cette deuxième édition du baromètre de l'engagement local des Français, la même proportion (27%) se disent très ou assez impliqués dans la vie locale de leur territoire de résidence. "On voit dans ce sondage, comme dans d'autres études, qu'en dépit du caractère hors norme de cette épidémie, toute une partie de l'opinion n'a pas bougé", observe Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop, dans Le Pèlerin.

Si une petite minorité de Français (9%) se dit plus impliquée qu'avant, une autre part, plus importante (15%), se dit moins impliquée. "Au final, entre les entrants et les sortants sur le terrain d'engagement local, on observe une baisse", analyse Jérôme Fourquet. Ce repli s'observe aussi dans les intentions : si 64% des sondés disaient l'année dernière vouloir s'investir dans la protection de l'environnement, ils ne sont plus que 58% cette année. L'envie d'accompagner les plus démunis, les personnes âgées, les exclus, diminue, elle, de six points. 

Des jeunes prêts à prendre la relève

Ce désinvestissement s'explique par un facteur conjoncturel important : les seniors, piliers du monde associatif mais particulièrement vulnérables face au Sars-CoV-2, se sont mis en retrait du monde associatif pour des raisons sanitaires. Mais selon Jérôme Fourquet, ces résultats traduisent aussi une tendance de fond, renforcée par la crise: le réinvestissement de la sphère privée. "Depuis le confinement, le marché de l'équipement de la maison, du bricolage, enregistre une très forte croissance", souligne-t-il.

"La protection sanitaire face au virus rencontre ainsi une aspiration montante pour le 'Home Sweet Home', le cocooning. L'air du temps, c'est de privilégier sa bulle."

Jérôme Fourquet

Néanmoins, une relève se prépare du côté des jeunes, comme le révèle le sondage. Les moins de 35 ans se montrent ainsi plus désireux de s'impliquer dans les différentes activités de la vie locale, comme la protection de l'environnement (63%), la solidarité (54%), le soutien scolaire (45%), les activités culturelles (51%) ou encore la vie politique municipale (23%). "Ces jeunes arrivent tout neufs sur le 'marché' de l'engagement : il est plus facile de dire que l'on a envie de s'engager quand on part de zéro", analyse Jérôme Fourquet.

L'ensemble de l'enquête est à retrouver dans Le Pèlerin du 15 octobre.

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-la-cr…